Une première étape cruciale pour enrayer le trafic illégal après l’échec de la prohibition
Après l’échec de la tentative de dissuasion par la prohibition, cette nouvelle loi est en passe de bousculer l’ensemble des fondamentaux sur lesquels se basait le Luxembourg quant à son approche en matière de gestion du cannabis. Même la commercialisation de graines sera autorisée et ce, sans aucune limite en termes de quantité ou encore de niveaux de THC (tétrahydrocannabinol). Importer et acheter des graines aussi bien en ligne qu’en magasin, sera tout à fait possible.
De plus, il est déjà prévu d’autoriser la production de graines à des fins commerciales. Cependant, le projet ayant été retardé par la Covid-19, la chaîne de production et de distribution nationale réglementée par l’État n’est pas encore en place.
Comme l’explique Sam Tanson, la ministre de la Justice, cette modification de la loi doit être vue comme un premier pas en faveur de la lutte effective contre la drogue. Pour elle, il est impératif d’agir car « le cannabis est la drogue la plus consommée et représente une grande partie du trafic illégal ». Le but de la manœuvre est que les consommateurs n’aillent plus à l’encontre de la loi en cultivant ou en consommant du cannabis chez eux, tout en ne soutenant pas la chaîne illégale allant de la production à la vente, en passant par le transport, ainsi que toute la misère qui en découle. « Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour que de plus en plus de personnes s’éloignent du marché noir illégal » a-t-elle ajouté.
Une loi assouplie et plus permissive
Consommer, transporter et vendre du cannabis ou des produits dérivés publiquement, à titre gratuit ou non, restera néanmoins interdit. Chaque cultivateur doit se limiter à son lieu de résidence habituel, terrasse ou balcon compris.
Malgré tout, la détention et le transport de cannabis seront désormais considérés comme un simple délit et non plus comme une infraction pénale, pour une quantité ne dépassant pas les trois grammes. Au-delà de trois grammes et pour les automobilistes, la tolérance zéro reste appliquée.