Il était une fois... le HHC !
C’est Roger Adams, illustre chimiste américain, bien connu dans la recherche moléculaire de la première moitié du 20e siècle, qui réussira la prouesse de synthétiser le HHC en 1944, en pleine Seconde guerre mondiale. A l’époque, la filière du cannabis connaissait ce que l’on qualifie chez 321CBD de « première vague d’intérêt thérapeutique ».
En gros, des scientifiques américains, italiens et allemands ont souhaité mieux comprendre, et éventuellement confirmer ou infirmer les allégations thérapeutiques du cannabis que l’on retrouve dans plusieurs civilisations anciennes, notamment la Chine (Dynastie Han), l’Égypte Ancienne, la Grèce Antique, la Rome Antique, la Civilisation Islamique Médiévale (travaux d’Avicenne et Al-Razi notamment) et la tradition ayurvédique (Inde). Ces civilisations visaient essentiellement les applications suivantes :
- Soulagement de la douleur ;
- Traitement des troubles gastro-intestinaux, notamment les nausées et la diarrhée ;
- Anti-inflammatoire ;
- Traitement des troubles de l'humeur, notamment l'anxiété et la dépression ;
- Traitement des troubles du sommeil ;
- Anesthésique pour la chirurgie ;
- Traitement des blessures et des plaies ;
- Soulagement des douleurs de l'oreille ;
- Traitement des maux de tête et des douleurs oculaires.
Avec du recul, il est intéressant de noter qu’une grande partie de ces applications ont depuis été validées par la science… Les civilisations anciennes avaient donc du mérite, dans la mesure où elles ont pu « identifier » les applications du cannabis sans avoir accès aux connaissances et aux matériel de pointe.
Adams était donc un pionnier dans le domaine de la chimie organique, et son travail sur le HHC faisait partie d'un projet de recherche plus large sur le potentiel thérapeutique des cannabinoïdes. Pour synthétiser le HHC, il a mobilisé le processus de l’hydrogénation, en combinant le Delta 9 THC avec des molécules d'hydrogène, transformant ainsi le THC en HHC. Par cette synthèse in vitro, il souhaitait comprendre comment de subtiles modifications structurelles pouvaient affecter les propriétés chimiques et biologiques d'une molécule.
La création du HHC a donc permis d’aller plus loin dans la compréhension de la façon dont les cannabinoïdes interagissent avec les systèmes biologiques, notamment leurs récepteurs dans le cerveau (« CB 1 »). On le sait aujourd’hui : les travaux de Roger Adams ont eu des implications importantes dans la médecine, notamment dans la prise en charge de la douleur à intensité modérée à élevée, l'inflammation et les troubles neurologiques et neurodégénératifs (Parkinson, Alzheimer…).
Le HHC sous le microscope : qu’est-ce qui se passe, concrètement ?
Comme expliqué plus haut, le HHC est hydrogéné à l'aide d'un catalyseur, généralement du platine, fameux métal précieux, sur charbon actif, c’est-à-dire du carbone pur avec une structure poreuse. Ce catalyseur vient donc accélérer la réaction d'hydrogénation tout en garantissant son efficacité et sa stabilité. La température de la réaction doit être rigoureusement contrôlée pour assurer des conditions optimales et éviter des réactions secondaires indésirables. Nous sommes généralement sur 50 à 60° C. Le pH n’est en revanche pas un facteur critique pour cette réaction, car l’hydrogénation catalytique n’implique pas de transfert de protons. Voilà pour les chimistes dans l’âme !
Quelles différences entre le HHC et le THC ?
La différence entre le HHC et le THC réside principalement dans leur structure chimique, leur affinité pour les récepteurs du système endocannabinoïde et par conséquent leurs effets sur l'organisme. Nous avons écumé les rapports de recherche pour vous résumer ces différences en 3 points.
| Structure chimique | Affinité pour les récepteurs du système endocannabinoïde (SEC) | Effets sur l’organisme (corps et esprit) |
THC | Le THC est composé de deux anneaux aromatiques et d’un anneau cyclohexène (un cycle à six atomes de carbone non complètement saturé).
Il possède une double liaison dans l'anneau cyclohexène, ce qui en fait une molécule plus réactive. | Le THC a une forte affinité pour le récepteur « CB 1 » du système endocannabinoïde, ce qui lui confère ses effets psychoactifs caractéristiques.
Lorsque le THC se lie au récepteur « CB 1 », il déclenche une réponse qui modifie la libération de neurotransmetteurs dans le cerveau, entraînant des effets comme l'euphorie, la relaxation, l’effet « planant » caractéristique du cannabis, etc. | Le THC est le principal composant psychoactif du cannabis. Il provoque l'altération de la perception, l'augmentation de l'appétit, des crises de paranoïa, l’anxiété, etc. C’est aussi une substance hautement addictive.
ð Le THC est interdit en France. |
HHC | Le HHC est la forme hydrogénée du THC. Il a la même structure de base que le THC, mais toutes les liaisons dans l'anneau cyclohexène ont été saturées (hydrogénées), transformant cet anneau en un cyclohexane.
Cette saturation rend le HHC moins réactif que le THC. | En raison de sa structure chimique modifiée, le HHC a une affinité légèrement plus faible pour le récepteur « CB 1 » que le THC.
Cela signifie que ses effets psychoactifs sont (parfois, selon les utilisateurs), légèrement moins intenses que ceux du THC. | Les effets du HHC sur l’organisme sont encore à l’étude, mais il y a une certitude : son effet psychoactif ne fait pas de doute. C’est son intensité qui reste encore à quantifier. On en parle plus bas.
ð Le HHC est interdit en France (depuis juin 2023) |
La question de l’intensité de l’effet psychoactif du HHC fait débat. BFM y a d’ailleurs consacré un reportage intéressant le 4 mai 2023 (à visionner ici). Michel, gérant d’une boutique parisienne proposant des produits de CBD et de HHC (avant l’interdiction), explique au micro de BFM : « Que disent les gens qui fument du THC ? Que le lendemain matin, ils ont la tête comme un melon et que c'est difficile pour aller travailler. Le HHC, ce n'est pas du tout le cas. On se lève, on est bien et on est prêt à repartir ».
Bon, faut-il donner beaucoup de crédit à un commerçant qui a un stock à écouler et qui craint qu’une interdiction ne vienne lui causer des pertes sèches ? Probablement pas… d’autant plus que sur le même reportage, Dan Véléa, psychiatre addictologue de son état, livre un avis totalement opposé : « Le HHC a plus d'effets similaires avec le cannabis que le CBD, que ce soit des effets neuropsychiques, des effets cardiovasculaires. On est dans le même type de produits. (...) Ça a à peu près les mêmes effets qu'un pétard, quatre à six heures pendant lesquelles on est en train de planer, on a des effets de désinhibition, de manque de contrôle, de mauvaise gestion de tout ce qui est automatismes, réflexes, beaucoup plus de crises d'angoisse aussi qu'avec le THC ». Cet avis est glaçant, dans la mesure où il estime que le HHC est même plus dangereux que le THC.
Quelles différences entre le HHC et le CBD ?
Le HHC et le CBD sont deux cannabinoïdes… et les similitudes s’arrêtent là ! L’un est psychotrope, l’autre ne l’est pas. L’un est addictif, l’autre pas. L’un provoque un effet planant, l’autre pas. L’un est semi-synthétique, l’autre est naturel. Synthèse des différences :
| Structure chimique | Effets psychoactifs | Légalité |
CBD | Le CBD est un cannabinoïde naturellement présent dans la plante de cannabis, en particulier dans la variété de chanvre, qui contient généralement de faibles niveaux de THC. | Le THC a une forte affinité pour le récepteur « CB 1 » du système endocannabinoïde, ce qui lui confère ses effets psychoactifs caractéristiques.
Lorsque le THC se lie au récepteur « CB 1 », il déclenche une réponse qui modifie la libération de neurotransmetteurs dans le cerveau, entraînant des effets comme l'euphorie, la relaxation, l’effet « planant » caractéristique du cannabis, etc. | Les produits de CBD sont autorisés à la vente libre en France, pour peu que leur teneur en THC soit quasi-nulle (moins de 0.3 %). |
HHC | Le HHC est un cannabinoïde semi-synthétique dérivé du THC (tétrahydrocannabinol) par hydrogénation, un processus qui ajoute des molécules d'hydrogène à la molécule de THC. | Le HHC provoque des effets psychoactifs similaires à ceux du THC, voire légèrement plus intenses.
Des recherches approfondies doivent être menées car certaines sources affirment qu’il présente moins d’affinité avec les récepteurs « CB 1 » que le THC, ce qui le classerait théoriquement comme une molécule « moins psychotrope ». | Les produits contenant du HHC sont formellement interdits en France depuis juin 2023. Le ministère de la Santé a pris cette décision sur avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) . |
HHC en France : chronique d’une interdiction qui s’est faite attendre
Après avoir longtemps été proposé en vente libre dans certains bureaux de tabac et fournisseurs de produits de chanvre en ligne, le HHC et ses dérivés ont enfin été interdits le mardi 13 juin 2023 dans l’Hexagone. « « Nous avons décidé d’inscrire l’hexahydrocannabinol [HHC] et deux de ses dérivés, le HHC-acétate [HHCO] et l’hexahydroxycannabiphorol [HHCP] sur la liste des produits stupéfiants. Ainsi, leur production, leur vente et leur usage notamment sont interdits en France à partir du 13 juin 2023 », a précisé l’ANSM dans un communiqué paru la veille de l’interdiction.
Cette décision intervient quelques semaines après des décisions similaires ailleurs en Europe, notamment en Autriche, en Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni. « Mon ministère est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions », avait alors tweeté l’ex-ministre de la Santé, François Braun.
Dans un papier retraçant l’histoire récente du HHC, le journal Le Monde explique que la molécule est d’abord apparue sur le marché américain fin 2021, avant d’être repérée pour la première fois en Europe en mai 2022 lors d’une saisie par des douaniers. En janvier 2023, on trouvait facilement du HHC dans plus de 70 % des pays membres de l’Union européenne et quelques semaines plus tard, on pouvait même s’approvisionner librement en deux autres cannabinoïdes de synthèse aux effets encore moins connus : le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydrocannabiphorol (HHCP).
Toujours son communiqué, l’ANSM explique que « la décision d’interdiction a été fondée sur des travaux des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance et l’addictovigilance, et qui ont montré que la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta 9 THC, classé comme stupéfiant ».
Vous l’aurez donc compris : la consommation de HHC et de ses dérivés était déjà dangereuse avant juin 2023… elle l’est encore plus aujourd’hui car aux effets néfastes sur la santé s’ajoutent désormais les sanctions sévères associées à la loi contre le trafic et la consommation de stupéfiants.
Rappelons par ailleurs que le président de la République, Emmanuel Macron, a demandé au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de préparer un décret qui permettrait aux forces de l’ordre de collecter les amendes pour consommation de drogue immédiatement, en liquide ou par carte bancaire. »On a commencé à équiper les agents de 5 000 terminaux de paiement », a notamment déclaré le président de la République. Le Monde s’en est largement fait écho dans son édition du 25 juin 2023.
La position de 321CBD sur les « nouveaux » cannabinoïdes
Si 321CBD s’impose aujourd’hui comme la boutique en ligne de référence pour les produits de chanvre légaux, c’est avant tout grâce au capital confiance que nous avons construit sur plusieurs années.
En tant qu'entreprise responsable et engagée, nous voulons assurer à nos clients que nous ne proposerons jamais de molécules douteuses ou potentiellement dangereuses, quand bien même elles seraient « légales » car pas encore expressément interdites. Nous privilégions la sécurité et le bien-être de nos clients à l’opportunité commerciale.
Nous plaidons également pour un changement de paradigme législatif en matière de régulation des cannabinoïdes. Au lieu d'attendre que de nouvelles molécules soient identifiées, évaluées puis potentiellement interdites, nous suggérons une approche proactive. Nous proposons que tous les cannabinoïdes non spécifiquement autorisés soient considérés comme illégaux dès leur découverte, et ne soient légalisés qu'après une évaluation approfondie de leur sécurité et de leur efficacité. C’est en quelque sorte l’approche qui a prévalu pour l’autorisation du CBD et des autres cannabinoïdes non psychotropes comme le CBC, CBN et CBG.
Cette approche permettrait de protéger les consommateurs des risques potentiels associés à l'utilisation des nouveaux cannabinoïdes qui seront isolés à l’avenir, car il y en aura (la plante de chanvre en compte plus d’une centaine). Elle permettrait également d'assurer que seuls les cannabinoïdes qui ont fait l'objet d'une évaluation scientifique rigoureuse et qui ont été jugés sûrs, voire bénéfiques pour la santé, puissent être mis à disposition des consommateurs.
En définitive, 321CBD s'engage à n'offrir à ses clients que des produits de chanvre premium, traçables et légaux. Nous continuerons à militer pour une réglementation plus claire et plus proactive des cannabinoïdes pour vous permettre de mobiliser le bon chanvre au service de votre qualité de vie et de votre bien-être au quotidien en toute sérénité… et au meilleur prix !
Pour en savoir plus sur notre éthique, nos processus de choix des produits et d’évaluation des marques sur notre boutique en ligne, rendez-vous sur la rubrique Content Integrity de 321CBD.
FAQ : Questions fréquentes sur le HHC
Depuis quand le HHC est-il interdit en France ?
La France a pris la décision d'interdire le HHC à la suite de préoccupations sanitaires et d'un manque de recherche concluante sur ses effets. La production, la vente et l'utilisation du HHC ont été officiellement proscrites le 13 juin 2023. Cette mesure vise principalement à garantir la sécurité des citoyens face à une substance encore peu connue, en attendant des études plus approfondies.
Le HHC est-il légal dans d'autres pays européens ?
La situation du HHC varie à travers l'Europe. En France, il est interdit, mais des pays comme l'Espagne ou les Pays-Bas l'autorisent. Lorsque vous voyagez, vous devez d’abord vous renseigner sur la réglementation locale. Même si vous achetez du HHC légalement à l'étranger, le ramener en France pourrait entraîner des poursuites juridiques.
Quels sont les effets indésirables du HHC ?
Le HHC peut engendrer des effets secondaires tels que des étourdissements, une sensation de bouche sèche ou des changements d'appétit. Chaque individu peut réagir différemment, d'où l'importance d'une approche prudente.
Est-ce que le HHC est addictif ?
Le potentiel addictif du HHC demeure incertain car les études à son sujet sont toujours en cours. Bien que l'interdiction en France révèle une certaine crainte, il faut savoir que d'autres substances psychoactives tels que le THC ont montré des aspects bénéfiques dans des contextes spécifiques à l'étranger. Pour ne pas prendre de risque, il suffit de rester informé et d'agir en conformité avec les lois.
Le HHC est-il dangereux pour la santé ?
La dangerosité du HHC n'est pas avérée. L'illégalité en France montre une approche méfiante, mais la légalisation dans d'autres pays indique une perspective différente. Comme avec toute substance, la clé réside dans l'usage responsable et la connaissance des effets. SI vous êtes intéressé par le HHC, vous avez le droit de vous informer et d'expérimenter dans des pays où sa consommation est réglementée.