Une réglementation qui pousse au crime ?
Le cannabis light, que tout le monde connaît aujourd’hui, est une molécule aux milles vertus présente dans la plante de chanvre. En effet, on peut de nos jours acheter librement et ce, dans plusieurs pays européens, du cannabis light à faible teneur en THC et à forte dose de CBD. La loi impose que les produits à base de cannabis ne dépassent pas les 0,3 % de THC dans le produit final.
Cependant, obtenir des produits avec des ratios parfaits est difficile et il arrive souvent que le chanvre récolté contienne plus de THC que ce qui est légal dans le pays de vente. Pour y remédier, les fabricants et commerçants se sont mis à « laver » l’herbe soit avec de l’hexane, soit avec du pentane, afin de la débarrasser du THC en excès…
Une explosion mortelle dans un laboratoire de cannabis en Italie
D’abord pointés du doigt par un post sur le réseau LinkedIn, une explosion suivie d’un incendie dans un laboratoire de cannabis en Italie a causé la mort de deux personnes ainsi que des dommages corporels à deux autres employés, dont un mineur. Ces faits ont été relaté dans La Repubblicca, un quotidien italien d’envergure nationale et deuxième journal le plus vendu dans le pays. L’enquête est en cours mais la justice estime pour l’instant qu’il y eu violation de la loi sur les drogues en ayant eu recours à des pratiques non autorisées au sein du laboratoire.
Le plaignant suppose que l’incendie a pu se déclencher à cause d’une technique nouvelle censée réduire la teneur en THC du cannabis light. Cette dernière aurait été inventée par l’un des associés de la société en question, sans aucune connaissance technique ou scientifique et surtout sans autorisation. Ils avaient aménagé au premier étage un laboratoire de « lavage » avec des machines à laver à ultrasons dans lesquelles le cannabis light était « nettoyé » à l’aide de pentane, de manière à obtenir des produits avec des niveaux de THC conformes à la réglementation.
Selon Boris Banas, expert Novel Food en API et ingrédients validés spécifiques, cette pratique ne semble malheureusement pas nouvelle. Comme la plupart du chanvre de l’UE ressemble plus à du foin qu’à une herbe de qualité, les achats se font majoritairement en Suisse. Seulement, comme le produit reçu contient 1% de THC, les fleurs sont lavées, séchées puis pulvérisées avec une solution de CBD et enfin aromatisées avec des terpènes. Si tous les consommateurs savaient ça, personne n’aurait envie d’en consommer.
Pour preuve, CannabisIndustrie.nl, au Pays-Bas, a relevé que du cannabis CBD contenant des cannabinoïdes de synthèse nocifs était vendu comme du cannabis à forte teneur en THC. La solution ne serait-elle pas d’obliger les marchands à fournir des analyses ?