Hexahydrocannabinol O-acétate, ou HHC O-acétate… voilà un nom qui claque, pas vrai ? On parle ici d’un dérivé chimique du HHC, une molécule controversée qui a été formellement interdite dans l’Hexagone par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) le 13 juin 2023.
Vous l’aurez compris… pour comprendre le HHC O-acétate, il va falloir faire un petit détour par le HHC. Il s’agit d’un analogue hydrogéné du THC (tétrahydrocannabinol), la fameuse molécule psychotrope du cannabis.
Le HHC, c’est tout simplement ce THC auquel sont venues se greffer des atomes d'hydrogène supplémentaires. Cette hydrogénation affecte son activité biologique d’une manière qui n’est pas encore bien comprise par les scientifiques. Les observations empiriques montrent que le HHC peut être plus ou moins psychotrope que le THC en fonction des individus.
Le HHC O-acétate est donc un dérivé du HHC par ajout d’un groupe acétate, composé de deux atomes de carbone, trois atomes d’hydrogène et deux atomes d’oxygène, arrangés de manière à former le groupe fonctionnel « -COO- » au terme d’une réaction chimique qui forme une liaison ester avec un groupe hydroxyle du HHC.
La formule moléculaire du HHC O-acétate est donc logiquement plus complexe que celle du groupe HHC, avec là encore un impact sur les propriétés chimiques et biologiques du composé, notamment en termes de solubilité, de stabilité, de métabolisme dans le corps humain et d’effet psychoactif.
HHC O-acétate… c’est quoi, exactement ?
Quels sont les effets du HHC O-acétate sur l’organisme ?
On ne va pas se mentir : les données sur les effets réels du HHC O-acétate sur le corps et l’esprit sont (très) limitées, pour ne pas dire inexistantes. On peut toutefois émettre des hypothèses relativement crédibles du fait de la dérivation de la molécule du HHC.
Le HHC O-acétate est-il psychoactif ?
Oui, assurément, comme le HHC dont il est dérivé, et comme le THC qui est son parent direct. Le doute n’est pas sur la réalité de l’effet enivrant et addictif. Il est plutôt sur l’intensité de celui-ci par rapport au THC.
Comment le HHC O-acétate exprime-t-il ses effets sur l’organisme ?
Là encore, point de certitudes… mais comme tous les autres cannabinoïdes, le HHC O-acétate interagit très vraisemblablement avec les récepteurs endocannabinoïdes que l’on retrouve un peu partout dans le corps humain (et chez les mammifères, plus généralement). A priori, il présente davantage d’affinités avec les récepteurs de type « CB 2 », que l’on retrouve notamment dans le système immunitaire et certains tissus périphériques. Ils sont impliqués dans la régulation de l’inflammation, la réponse immunitaire et la gestion de la douleur et des dommages tissulaires.
Le HHC-O acétate a-t-il des effets bénéfiques sur la santé ?
Comme tous les cannabinoïdes, qu’ils soient psychotropes comme le THC et le HHC ou non-psychotropes comme le CBD, le CBG et le CBN, le HHC-O acétate a quelques vertus sur la santé. Il soulage la douleur et il régule vraisemblablement l’humeur en agissant sur le stress et l’anxiété… mais le prix à payer n’en vaut pas le coup : effet psychotrope, addiction… et sanctions sévères dans le cadre de la loi contre le trafic et la consommation de stupéfiants, qui nous amène donc au point suivant.
Le HHC-O acétate est-il légal en France ?
Absolument pas. Le HHC-O acétate a été rendu illégal au même moment que le HHC dont il est dérivé, le 13 juin 2023. L’ANSM avait d’ailleurs mis en garde contre les dangers du HHC et de ses dérivés en mai 2023, citant « des tremblements, des vomissements, de l’anxiété, un ‘bad trip’, une confusion mentale, des malaises, une tachycardie, des douleurs thoraciques et des poussées tensionnelles ».
De son côté, l’ex-ministre de la santé, François Braun, avait laissé entrevoir une interdiction imminente du HHC et de ses dérivés dès le 15 mai 2023. « De toute évidence, c’est un produit qui entraîne une addiction forte et des effets psychotropes », avait-il notamment déclaré.
D’ailleurs, le HHC-O acétate est nommément cité dans le communiqué de presse de l’ANSM, qui évoque « un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis récréatif ».