1. HCCP vs. THC : la genèse
Certes, l’utilisation du cannabis à des fins médicinales et récréatives remonte à plusieurs millénaires. L’Ancienne Chine a été la toute première civilisation à consommer du cannabis, plus de 4 000 ans avant notre ère. Le « Pen Ts'ao Ching », un compendium de médecine traditionnelle chinoise compilé au premier siècle mais basé sur des traditions orales plus ancestrales, mentionne le cannabis comme traitement naturel pour divers maux, notamment la douleur.
Mais le cannabis n’a commencé à livrer ses secrets aux scientifiques qu’au cours du 20e siècle. Les premières études scientifiques sur les composants du cannabis ont été réalisées dans les années 1940. Et c’est là que l’on a isolé le HHCP grâce aux travaux du chimiste américain Roger Adams.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on a isolé du HHCP bien avant le THC, qui ne sera maîtrisé en laboratoire qu’en 1964 par les chimistes israéliens Raphael Mechoulam et Yechiel Gaoni de l'Université hébraïque de Jérusalem. Cette découverte a d’ailleurs marqué un tournant dans la recherche sur le cannabis.
2. HHCP vs. THC : une différence de structure
La différence structurelle clé entre le HHCP et le THC réside dans la saturation du cycle pentyle ainsi que dans la longueur et la structure de la chaîne latérale des molécules. Résumons tout ça pour ceux qui ont des notions de chimie :
HHCP vs. THC : le cycle pentyle
Le THC contient un cycle pentyle partiellement insaturé, tandis que le HHCP, comme son nom l'indique (hexahydro-), présente une saturation complète au niveau de ce cycle. En d’autres termes, le HHCP n'a pas de doubles liaisons dans le cycle pentyle, contrairement au THC qui en contient.
HHCP vs. THC : la chaîne latérale
La structure de la chaîne latérale du HHCP est plus allongée que celle du THC.
Le THC possède en effet une chaîne latérale alkyle avec cinq atomes de carbone (pentyle), tandis que le HHCP a typiquement une chaîne plus longue qui compte le plus souvent sept atomes de carbone. Cette modification affecte la manière dont la molécule interagit avec les récepteurs cannabinoïdes dans le corps, lui conférant un genre de « Pass VIP » pour interagir avec le système nerveux central, pour le meilleur et pour le pire (comme on le verra dans un moment).
HHCP vs. THC : la configuration moléculaire
Le HHCP et le THC partagent une structure de base similaire avec trois anneaux connectés, mais les modifications dans la saturation et la longueur de la chaîne latérale entraînent des différences dans leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques.
3. HHCP vs. THC : les effets
En réalité, et bien qu’il fût isolé au laboratoire plus de deux décennies avant le THC, le HHCP reste une molécule mystérieuse et très peu explorée. Les certitudes sont donc rares, dans la mesure où l’on devra se contenter de retours et de témoignages de consommateurs plutôt que de véritables études scientifiques rigoureuses.
Si l’on se fie aux feedbacks des consommateurs sur les forums de discussion, les réseaux sociaux et les échos que l’on a sur le terrain, le HHCP aurait une affinité élevée avec les récepteurs du système endocannabinoïde car il provoque des effets psychotropes et euphorisants assez marqués.
Les consommateurs rapportent que le HHCP est une version plus musclée du HHC, lui-même épinglé par l’ANSI pour ses effets psychotropes. Ils évoquent également plusieurs effets secondaires qui surviennent quelques heures à plusieurs jours après la prise : faim, sécheresse de la bouche, soif intense et, plus grave, des tendances paranoïaques. On retrouve ici le même profil d’effets secondaires qu’avec le cannabis récréatif.
Les effets du THC sont connus de tous. Nous sommes ici sur la principale molécule psychotrope du cannabis. Sa consommation prolongée provoque anxiété, paranoïa, altération de la mémoire, difficultés de concentration, dépression, tachycardie, yeux rouges, baisse de la coordination motrice, etc. A long terme, le THC mène à la dépendance, à des troubles mentaux chez les individus prédisposés (troubles psychotiques notamment) et à des problèmes pulmonaires (bronchite et maladies respiratoires chroniques).
4. HHCP vs. THC : intérêt pour la médecine
Le THC est déjà largement utilisé en médecine pour ses propriétés analgésiques et antiémétiques, notamment dans la prise en charge de certaines douleurs chroniques qui résistent aux traitements disponibles. D’ailleurs, le grand essai clinique lancé par le ministère de la Santé en France en 2019 (pour 5 ans) teste les applications suivantes pour le THC :
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Douleurs neuropathiques qui résistent aux thérapies accessibles, qu’elles soient médicamenteuses ou pas ;
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Certaines formes d’épilepsie sévères qui résistent aux traitements disponibles ;
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Certains symptômes rebelles liés au cancer ou à ses traitements ;
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Les situations de soins palliatifs ;
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La spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ;
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Les douleurs associées à certaines pathologies du système nerveux central.
L’intérêt médical du HHCP est similaire, mais il serait, à priori, un peu moins psychotrope que le THC. Il est toutefois moins disponible dans la plante de chanvre. Il est donc moins viable sur le plan économique.
5. HHCP vs. THC : le statut légal
Ça sera plus court… car ces deux molécules sont strictement interdites en France.
Le 12 juin 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait en effet interdit le HHC et ses dérivés (HHCP et HHCO), les considérant comme des « stupéfiants », au même titre que le THC. Les experts des Centres d'Évaluation et d'Information sur la Pharmacodépendance – Addictovigilance (CEIP-A) ont étudié le HHCP et ont conclu que les risques d’abus et de dépendance étaient comparables à ceux du cannabis récréatif, et donc du THC.
Le THC, lui, est interdit en France depuis la loi du 31 décembre 1970.
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