Vous avez probablement des opioïdes chez vous
Le terme « opioïdes » désigne une classe de substances qui agissent sur les récepteurs opioïdes du cerveau pour produire des effets analgésiques pour réduire la perception de la douleur. Consommés à forte dose, ils peuvent provoquer une sensation de bien-être artificiel, voire d’euphorie, ce qui mène à la dépendance.
Comme leur nom l’indique, les opioïdes sont dérivés de l’opium, considéré en France comme un « stupéfiant », ou une drogue dure. Vous connaissez probablement trois opioïdes disponibles en France. Peut-être que vous en avez dans votre armoire à pharmacie :
- Tramadol, un analgésique opioïde utilisé pour traiter la douleur modérée à sévère ;
- La codéine, souvent utilisée en association avec du paracétamol ou de l'ibuprofène pour le traitement des douleurs modérées. La codéine était disponible en vente libre jusqu'à récemment, mais elle requiert désormais une ordonnance en France ;
- Le Dextropropoxyphène, présent dans des médicaments comme le Di-Antalvic, retiré du marché pour des raisons de sécurité.
Pourquoi les opioïdes posent-ils problème en France ?
Selon les chiffres publiés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le nombre d’hospitalisations liés à la surconsommation d’opioïdes prescrits a augmenté de 167 % entre 2000 et 2017 (derniers chiffres en date), et le nombre de décès a logiquement progressé de 146 % sur la même période. Aujourd’hui, un Français meurt toutes les 42 heures d’une overdose d’opioïdes, selon l’Assurance Maladie.
Malgré leur efficacité dans le soulagement de la douleur, les opioïdes posent un véritable problème de santé publique pour au moins trois raisons :
- La dépendance : même lorsqu'ils sont utilisés conformément à une prescription médicale, les opioïdes induisent une tolérance chez le patient qui doit augmenter les doses sur la durée pour maintenir le même effet analgésique ;
- Il y a un risque élevé de surdosage avec les opioïdes, car ils peuvent affecter les centres respiratoires au niveau du cerveau… ce qui peut être fatal ;
- En plus des effets secondaires digestifs (nausée et constipation), les opioïdes peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, notamment la confusion et la dépression respiratoire.
Dépendance aux opioïdes : quel est l’intérêt du CBD ?
Le cannabis a toujours été envisagé comme étant une piste sérieuse pour lutter contre la dépendance aux opioïdes. Forcément, l’émergence du cannabidiol (CBD), qui est un cannabinoïde sans effets psychotropes, renforce cette piste pour plusieurs raisons :
- Le CBD est un excellent analgésique, capable de soulager des douleurs aiguës et chroniques d’intensité faible à modérée ;
- Le CBD est un puissant anti-inflammatoire naturel, ce qui contribue à son effet anti-douleur, notamment au niveau des muscles, des articulations et du système digestif ;
- C’est aussi un cannabinoïde relaxant et apaisant, ce qui favorise un état de bien-être.
Bien entendu, seul un médecin peut faire l’arbitrage entre le CBD et les opioïdes.
D’un autre côté, la littérature scientifique montre que le cannabidiol a un rôle à jouer pour lisser les effets du sevrage aux opioïdes chez les patients qui ont développé une dépendance à ces médicaments. Selon cette méta-analyse qui compile 144 études scientifiques, le CBD permet de réduire de manière significative la dépression et l’anxiété pendant le sevrage, ce qui améliore la qualité de vie des patients et favorise la réussite du sevrage.