Cigarettes électronique jetables (puffs) : une popularité croissante, surtout parmi les jeunes
Selon une étude publiée en octobre 2022 par l’ACT (Alliance Contre le Tabac), un adolescent français sur dix a déjà fumé une Puff.
Promues notamment sur les réseaux sociaux comme TikTok et Snapchat, ces e-cigarettes jetables sont particulièrement populaires parmi les jeunes. Bien que les buralistes affirment redoubler de vigilance pour empêcher les mineurs d'y accéder, en conformité avec la loi qui en interdit la vente aux moins de 18 ans, elles représentent une part significative de leurs ventes, et ils ne disposent pas de moyens pour empêcher de jeunes adultes d’en acheter pour les mineurs.
Globalement, la consommation de tabac diminue parmi les adolescents, mais l'usage de la cigarette électronique évolue différemment. Chez les jeunes de 17 ans, la consommation de cigarette électronique a progressé de 52.4 % à 56.9 % entre 2017 et 2022, et l'usage quotidien a triplé, passant de 1.9 % à 6.2 %, selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives.
En juillet 2022, 13 % des adolescents de 13 à 16 ans avaient déjà essayé la puff, et 9 % avaient déjà acheté ce produit, d'après un sondage pour l'association Alliance Contre le Tabac. Cette enquête révèle également que 28 % des jeunes ont débuté leur consommation de nicotine avec les puffs, et 17 % se sont ensuite tournés vers d'autres produits nicotiniques ou tabagiques plus forts.
Interdiction des puffs : la décision suscite la controverse
Début mai 2023, François Braun, alors ministre de la Santé, s’était exprimé en faveur de l'interdiction des puffs, affirmant qu'elles « amenaient une partie des jeunes de notre population vers le tabagisme ».
Ces e-cigarettes proposent un certain nombre de bouffées avec un taux de nicotine allant de 0 à 20 mg/ml. Selon l’ex-ministre, même sans nicotine, elles créent un réflexe et un geste auxquels les jeunes s'habituent, les conduisant ensuite vers le tabagisme. Une position soutenue par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne.
L'association Alliance Contre le Tabac, qui agit comme lanceur d'alerte depuis 2022, a mis en garde contre une possible « épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine ». En février dernier, l'Académie nationale de médecine avait qualifié les puffs de « véritable piège particulièrement sournois tendu aux enfants et aux adolescents en vue de les entraîner vers une addiction aux produits du tabac ».
Interdiction des puffs : quel impact sur le marché du CBD ?
L'interdiction potentielle des puffs pourrait avoir des répercussions directes (positives) sur le marché du CBD. D’abord, les buralistes, qui enregistrent actuellement une part significative de leurs ventes grâce à ces cigarettes électroniques jetables, pourraient se tourner vers des produits alternatifs.
Parmi ces alternatives, les produits à base de CBD sont susceptibles de gagner en popularité en raison de leur statut légal et de la demande croissante.
Ensuite, selon les données du marché, les ventes de produits au CBD comme les huiles, les fleurs et les e-liquides, ont déjà montré une tendance à la hausse au lendemain de l’annonce. Cette dynamique pourrait s'accentuer avec la disparition des puffs, offrant ainsi une nouvelle opportunité commerciale pour les détaillants spécialisés et les boutiques en ligne.
Pour ce qui est des puffs au CBD, elles restent très minoritaires dans l’offre des professionnels de la filière du cannabidiol. L’impact serait donc minime.